Une Mort très douce de Simone de Beauvoir et Une femme d’Annie Ernaux sont souvent considérées similaires dans plusieurs points, par exemple, des matières de l’écrit, des thèmes ou la structure du récit, etc. Notre étude, qui commence par un intérêt à cette analogie de deux oeuvres, a pour but principal de mettre en lumière des points communs ainsi que différents qu’elles concrétisent en tant qu’écriture du deuil. Notre recherche commencera tout d’abord par saisir la potentialité politique impliquée en commun par l’écriture du deuil tentée par Beauvoir et Ernaux. Nous déploierons notre réflexion en focalisant notre intérêt tout particulièrement sur les deux points : comment les deux auteurs tentent de représenter leurs oeuvres comme une espace littéraire où se permettent les aliénés de se dévoiler en se racontant; comment ces tentatives se lient à celles de renouveler leur connaissance de soi. Ensuite, nous examinerons la différence découverte dans leur stratégie pour achever leur deuil pour la mère à travers la reconciliation avec elle. Pour ce travail, nous portons avant tout notre attention sur le fait que cette différence provient de la différence entre les objets concrets de la réconciliation faits par chacun. Si, pour Beauvoir, la réconciliation avec sa mère se rapporte à l’accetpation du monde féminin reprénseté par sa mère comme une part de son identité, pour Ernaux, il s’agit de se réconcilier avec sa classe originelle de laquelle elle a réussi à sortir, au contraire de sa mère qui y appartient toujours même après la mort. A nos yeux, cette différence qui se trouve dans l’objet de la réconciliation fonctionne comme un facteur majeur qui engendre la différence délicate mais déterminante entre les stratégies dans lesquelles elles accomplissent la réconciliation avec leur mère. Si Beauvoir choisit la stratégie de faire entrer sa mère ainsi que les caractères féminines représentées par cette femme dans son monde qui se caractérise par la liberté, le mouvement transcendant et etc., Ernaux décide par contre à se transporter au monde de sa mère qui se définit comme le monde ouvrier. L’écriture du deuil réalisée par ces deux auteurs se partage cependant une valeur littéraire considérable à propos du rôle que la littérature peut jouer dans la dimension sociale : donner aux aliénés une occasion de se dévoiler, ce faisant, conduire les lecteurs à réfléchir à la signification de leur vie dans une nouvelle perspective.